Bivouac en France: règles et législation

Le bivouac en France est légal… tant qu’il n’est pas illégal. Autrement dit, vous avez le droit de camper, mais pas n’importe où ni n’importe comment.
Rassurez-vous: s’il y a bien quelques règles à respecter, elles relèvent du bon sens et ne vous poseront pas de problèmes.

Dans cet article, faisons un point détaillé sur les lois et règlementations qui régissent le camping en France!

Note: cet article présente les règles, ni plus ni moins. De là, chacun fera ce qu’il voudra… en toute connaissance de cause! 😘

Dans cet article:
Vocable du « camping » en France
Législation nationale
Règlementations locales
Sites naturels et culturels protégés
Récapitulatif

✅ Vérifié en 2023
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Note: cet article parle uniquement des règles générales s’appliquant à la France. Pour connaître les règles qui s’appliquent au bivouac en Espagne, rendez-vous sur cette page! Et pour la liste des lieux règlementés sur les Chemins de France, rendez-vous sur cette page!

Vocable du « camping » en France

Commençons par un petit exercice: quelles définitions donnez-vous du camping, du camping sauvage et du bivouac? A quoi tiennent leurs différences? A priori, répondre à ces questions est plutôt simple.

Mais à creuser la question ou à comparer votre réponse avec quelqu’un d’autre, est-ce vraiment si évident que ça?
Est-ce l’intention ou l’objectif du campeur? L’endroit du campement? La présence d’infrastructures? De véhicule? Cela dépend-il du nombre de nuitées? De personnes? A l’utilisation ou au type d’abri? Un mélange de tout cela peut-être? Mais dans ce cas, de quel mélange parle-t-on exactement?
Est-ce du camping sauvage si on dort sans abri? Si on est loin de toute civilisation? Est-ce du bivouac si on dort dans un village? Si on campe à plusieurs?

Et qu’en est-il exactement d’une perspective légale?

En réalité, camping sauvage et bivouac sont des notions floues, leurs significations varient selon les sources. Il faut donc faire attention de bien s’accorder là-dessus quand on discute du sujet! Faisons tout de suite le point sur ces définitions, histoire d’être sur la même longueur d’onde pour le reste de l’article.

Attention, rappel important: ces définitions sont valables pour la France uniquement! Le camping sauvage et le bivouac sont définis autrement dans d’autres pays, comme en Espagne par exemple.

Camping, camper

Nuit passée dehors, dans un terrain de camping ou ailleurs, avec ou sans abri

Dans la suite de cet article, j’utilise le mot « camping » quand je parle à la fois du camping sauvage ET du bivouac (en dehors des citation de sources)
Sinon, j’utilise le terme spécifique: camping sauvage ou bivouac

Camping sauvage

Dans tous les cas, nuit passée dehors HORS des terrains de camping (avec ou sans abri)

  • Au sens courant, distinct du bivouac
    • sa définition varie selon qui en parle
    • associé à une intention plutôt touristique
    • généralement entendu comme un campement plus « lourd » installé pour plusieurs nuits dans un même lieu (naturel ou non)
    • avec éventuellement plusieurs abris et/ou la présence de véhicule
  • Pour la législation nationale, pas de distinction avec le bivouac
    • les 2 sont considérés identiques
    • indépendamment du nombre de nuitées ou de personnes, de la présence/du type/du nombre d’abri, des horaires de campement
    • autorisé où il n’est pas interdit
  • Dans les zones protégées, cela dépend
    • elles ont le plus souvent des règlementations propres
    • la plupart renvoient à la législation nationale
    • certaines distinguent le camping sauvage du bivouac (notamment les zones protégées naturelles)
    • il convient de se référer à la règlementation qui s’applique (le plus souvent, celles-ci confirment simplement l’interdiction de pratiquer le camping sauvage)

Bivouaquer / bivouac

Dans tous les cas, nuit passée dehors HORS des terrains de camping (avec ou sans abri)

  • Au sens courant, distinct du camping sauvage
    • sa définition varie selon qui en parle
    • plutôt associé à la pratique d’une activité de pleine nature comme la randonnée
    • généralement entendu comme un campement individuel et léger, installé pour une nuit seulement dans un lieu éloigné de la civilisation
    • notion d’un campement uniquement établi « du coucher au lever du soleil »
  • Pour la législation nationale, pas de distinction avec le camping sauvage
    • les 2 sont considérés identiques
    • indépendamment du nombre de nuitées ou de personnes, de la présence/du type/du nombre d’abri, des horaires de campement
    • autorisé où il n’est pas interdit
  • Dans les zones protégées, cela dépend
    • elles ont le plus souvent des règlementations propres
    • la plupart renvoient à la législation nationale
    • certaines distinguent le bivouac du camping sauvage (notamment les zones protégées naturelles). Dans ce cas, le bivouac peut être précisément défini et encadré: horaires précis, distance à la civilisation, type d’abri, etc.
    • il convient de se référer à la règlementation qui s’applique

A quelle définition se référer?

Pour cet article… Si chacun y va un peu de sa définition des camping sauvage et bivouac, cet article présente les règles du jeu, ni plus ni moins.
Nous discutons ici du droit de camper d’un point de vue légal ou règlementaire, ce sont donc les définitions légales qui nous intéressent.

En Chemin…
Méfiez-vous des pèlerins qui dorment n’importe où en proclamant que « c’est ok » et que « je n’ai jamais eu de problème alors toi non plus ». Quoi qu’ils en disent, que ce soit par ignorance ou par mépris conscient des règles, leurs pratiques du camping peuvent être illégales!
Si votre malchance vous fait prendre à camper en zone interdite, vous en subirez les conséquences.
« Pas vu pas pris » fait partie du jeu. « Pour vivre heureux vivons cachés », n’est-ce pas? J’ai moi aussi dormi paisiblement en zones interdites! Libre à chacun de faire ce qu’il veut, mais tant qu’à être hors-la-loi, autant le faire en connaissance de cause… non?
Souvenez-vous: vous seul.e.s êtes responsables de vos choix… et de leurs conséquences! 😘


Législation nationale: un cadre de référence

Contrairement au camping en Espagne, sans législation nationale mais où chaque région y va de ses lois, l’état français prévoit un cadre légal pour la pratique du camping, qui s’applique par défaut à toute la métropole.

Le code de l’urbanisme, LE texte de référence

Pour le camping en France, le code de l’urbanisme est LE code à prendre en référence!
Une toute petite partie de ce code est consacrée au camping, dans les articles R111-32 à R111-35 de sa partie règlementaire. Le texte lui-même n’est pas très digeste à lire, je vous le remets quand même plus bas.
Notons tout de suite que ce n’est pas le seul texte national à règlementer le camping, nous verrons cela plus loin.

Voici ci-dessous ce qu’il contient (🔎), accompagné de quelques commentaires (👉)

  1. Définition légale des camping sauvage et bivouac
    • 🔎 En fait, le code de l’urbanisme ne définit ni l’un ni l’autre! On y parle uniquement de « camping pratiqué isolément » et de « camping en dehors des terrains aménagés à cet effet »
    • 👉 En conséquence, la législation française ne fait pas de distinction entre camping sauvage et bivouac: pour la loi, dès lors qu’on campe hors d’un terrain de camping, c’est la même chose
    • 👉 Les « règles du bivouac » qu’on peut trouver en ligne et qui veulent distinguer cette pratique du camping sauvage n’ont donc aucune valeur d’un point de vue légal (sauf si elle décrivent explicitement une règlementation particulière, qu’on verra plus tard)
  2. Article R111-32
    • 🔎 Le camping est autorisé, là où il n’est pas interdit.
      • L’article ne s’étend pas sur les lieux autorisés mais pose les premières interdictions: les routes, la voie publique et les lieux listés dans le code.
      • Sur un terrain privé, il est nécessaire d’obtenir l’autorisation de propriétaire pour s’y installer
    • 👉 Routes et voie publique: cela englobe évidemment les routes ouvertes aux véhicules (autoroutes, nationales, départementales, communales… faut-il vraiment dire qu’y camper est une mauvaise idée?!) mais aussi, attention, les voiries communales et piétonnes (chemins vicinaux et ruraux), ce qui s’y rattache (rues, accotements, aménagements paysagers, trottoirs, parkings, ponts etc) et tout espace appartenant à une entité non privée (état, commune, etc). Ça fait pas mal de lieux interdits, hein…!
    • 👉 Certaines des limitations à respecter sont définies par les autres articles du code de l’urbanisme (à voir plus bas). D’autres peuvent être spécifiées par des législations locales (régionales, départementales, municipales: à voir dans les parties dédiées) qui s’ajoutent alors à la législation nationale
  3. Article R111-33
    • 🔎 Sauf dérogation, il est interdit de camper dans les lieux suivants:
      • Bord de mer et sites inscrits
      • Sites naturels classés ou en instance de classement
      • Sites patrimoniaux classés et leurs abords (500m autour ou autre si décision de l’administration locale)
      • Autour des points d’eau captée pour la consommation (200m autour)
    • 👉 Les « dérogations » mentionnées ne peuvent pas être obtenues par les pèlerins. Elles valent pour la création de terrains de campings ou de règlementations locales
    • 👉 Sites inscrits, sites classés? Les 2 sont une protection juridique: ce sont les caractéristiques des statuts qui diffèrent. En pratique, le camping est systématiquement interdit sur les sites classés tandis qu’il est « simplement » interdit par défaut sur les sites inscrits
    • 👉 Les « abords » sont définis par le code du patrimoine (voir texte et référence plus bas)
    • 👉 Un point d’eau est « un point d’accès naturel (source) ou artificiel (forage, drain, puits) aux eaux souterraines » – selon Sandre
      Les points de distribution d’eau potable ne sont donc pas concernés par cet article (ex: fontaine)
  4. Article R111-34
    • 🔎 Le camping peut être interdit par la législation locale. Dans ce cas, les interdictions et leurs conditions doivent être affichés en mairie et aux abords des zones concernées
    • 👉 La législation dont on parle ici: plans locaux d’urbanisme ou équivalent, mesures régionales, départementales ou municipales
    • 👉 Ces règlementations locales se cumulent ou prévalent sur la législation nationale
    • 👉 Cet article permet notamment aux municipalités d’interdire le camping sauvage/bivouac lorsqu’elles constatent que ces pratiques posent des problèmes (déchets, dégradation des lieux, trouble de la tranquillité, sentiment d’insécurité des résidents, entrave aux activités locales, etc). Lorsque le camping est autorisé, soyez donc un campeur exemplaire: veillez à respectez les personnes, les lieux et la vie locale afin que le droit de camper soit maintenu pour les suivants!

📜 Le texte: le CODE DE L’URBANISME 📜

Partie règlementaire – Livre Ier – Titre Ier – Chapitre Ier – Section 6 – Sous-section 1: Camping

  • Article R111-32: Le camping est librement pratiqué, hors de l’emprise des routes et voies publiques, dans les conditions fixées par la présente sous-section, avec l’accord de celui qui a la jouissance du sol, sous réserve, le cas échéant, de l’opposition du propriétaire.
  • Article R111-33: Le camping pratiqué isolément ainsi que la création de terrains de camping sont interdits :
    1. Sauf dérogation accordée, après avis de l’architecte des Bâtiments de France et de la commission départementale de la nature, des paysages et des sites, par l’autorité compétente, sur les rivages de la mer et dans les sites inscrits
    2. Sauf dérogation accordée par l’autorité administrative après avis de la commission départementale de la nature, des paysages et des sites, dans les sites classés ou en instance de classement
    3. Sauf dérogation accordée dans les mêmes conditions que celles définies au 1°, dans le périmètre* des sites patrimoniaux remarquables classés, et dans les abords* des monuments historiques
      • *Référence pour les abords: code du patrimoine, article L. 621-30
        II. – La protection au titre des abords s’applique à tout immeuble, bâti ou non bâti, situé dans un périmètre délimité par l’autorité administrative. Ce périmètre peut être commun à plusieurs monuments historiques. En l’absence de périmètre délimité, la protection au titre des abords s’applique à tout immeuble, bâti ou non bâti, visible du monument historique ou visible en même temps que lui et situé à moins de cinq cents mètres de celui-ci.
    4. Sauf dérogation accordée, après avis favorable du conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques, par l’autorité compétente, dans un rayon de 200 mètres autour des points d’eau captés pour la consommation, sans préjudice aux périmètres de protection
  • Article R111-34: La pratique du camping en dehors des terrains aménagés à cet effet peut en outre être interdite dans certaines zones par le plan local d’urbanisme ou le document d’urbanisme en tenant lieu. Lorsque cette pratique est de nature à porter atteinte à la salubrité, à la sécurité ou à la tranquillité publiques, aux paysages naturels ou urbains, à la conservation des perspectives monumentales, à la conservation des milieux naturels ou à l’exercice des activités agricoles et forestières, l’interdiction peut également être prononcée par arrêté du maire.
    Ces interdictions ne sont opposables que si elles ont été portées à la connaissance du public par affichage en mairie et par apposition de panneaux aux points d’accès habituels aux zones visées par ces interdictions. Un arrêté conjoint des ministres chargés de l’urbanisme et du tourisme fixe les conditions dans lesquelles est établie cette signalisation

D’autres textes qui parlent de camping

Le code de l’environnement
→ traite des espaces naturels, dont ceux qui sont protégés

  • Accès à la nature: pour le camping, renvoi au code de l’urbanisme
  • Dans le cas des parcs et des réserves: camping interdit, comme explicité par les sanctions prévues pour les parcs naturels nationaux et réserves naturelles (si infraction à leurs réglementations), contraventions:
    • de 3e classe (jusqu’à 450€) pour du camping illicite ou dépôt d’ordures
    • de 5e classe (jusqu’à 1500€ ou 3000€ si récidive) pour avoir allumé du feu (et dans les parcs, pour avoir fumé)

Le code forestier
→ traite de la gestion et la protection des forêts

  • Forêts domaniales, appartenant à l’État
    • Possibilité de camper ou non au cas par cas
    • ONF: portail des forêts domaniales (infos pour certaines forêts seulement)
  • Forêts de protection
    • Sanctions prévues pour infraction à cette interdiction: contravention de 5e classe (jusqu’à 1500€ ou 3000€ si récidive)

Des exceptions? Oui, plein!

Les textes ci-dessus posent des cadres qu’il est bon de garder à l’esprit lorsqu’on part camper. Cela dit, il est tout aussi bon de savoir qu’il existe plein de règlementations particulières qui peuvent les compléter, donnant aux zones concernées des règles du jeu parfois bien différentes!

Les règlementations locales: par les régions, départements ou municipalités
Les règlementations propres aux zones protégées: par les parcs et réserves naturelles, forêts, sites et monuments


Règlementation locales

Globalement, les institution locales s’en tiennent à la législation nationale quand il s’agit du camping. Cependant, des règlementations particulières peuvent la compléter ou lui prévaloir.

Régions et départements

Pour les régions, facile: elles ne s’occupent pas réguler le camping. Ce sont plutôt les départements qui légifèrent, via leurs préfectures. Celles-ci règlementent directement le camping dans le cas des sites protégés (qu’on verra en détail dans la partie suivante) ou indirectement, lors de la gestion d’autres problématiques.

Gestion des feux de forêt

Parmi les règlementations qui ont indirectement un impact sur la pratique du camping, la gestion des feux de forêt.
Les règles à suivre dépendent des plans de préventions propres à chaque territoire, qui prescrivent des niveaux d’alertes ayant chacun des règles spécifiques.
Certaines correspondent à une interdiction du camping, d’autres interdisent purement et simplement l’accès aux massifs forestiers (et donc la pratique de la randonnée et de tout type de camping). Dans tous les cas, faire du feu est strictement interdit et sévèrement puni.
Les feux de forêt étant changeants par nature, le mieux à faire est donc de suivre l’actualité et prendre ses renseignement auprès des préfectures des départements que vous traversez ou d’autres sources officielles et fiables.
Voici quelques ressources pour les zones les plus à risque:

Périodes de chasse

Une autre règlementation qui dépend des départements. Pas d’impact légal direct sur la pratique du camping mais les campeurs devraient impérativement connaître les périodes de chasse!
Les dates d’ouverture de la chasse sont fixées par les préfectures. Elles s’étendent globalement de septembre à février, mais attention, les dates exactes varient d’un département à l’autre et dépendent du type de gibier. Également, la règlementation indique clairement quels jours sont ouverts à la chasse ou non.
La chasse de nuit est strictement interdite (sauf, sous conditions, pour les gibiers d’eau et en Alsace Moselle). Mais attention, légalement, le jour commence 1h avant le lever du soleil et se termine 1h après le coucher de soleil… des plages horaires privilégiées pour chasser!
Les zones et dates de chasse sont également disponibles en mairies (en principe aussi affichées)
Vérifiez les informations applicables aux lieux où vous souhaitez camper:


Communes

Comme prévu par le code de l’urbanisme, les municipalités peuvent interdire le camping sur leurs territoires. Cette décision revient au maire, qui est tenu de la rendre publique. En principe, l’interdiction doit être affichée en mairie et signalée aux abords des zones concernées.

Pour savoir si le camping est autorisé dans la commune où vous vous trouvez, plusieurs solutions. La meilleure, renseignez-vous directement en mairie: au préalable par téléphone, ou sur place. Vous pouvez également guetter les éventuels panneaux d’interdiction (attention, leur absence ne garantit pas que camper est ok!)

Petite note supplémentaire (et radotage! 😉 )
La loi encourage l’interdiction du camping lorsque la pratique pose des problèmes (déchets, dégradation des lieux, trouble de la tranquillité, sentiment d’insécurité des résidents, entrave aux activités locales, etc).
Soyez donc un campeur exemplaire: veillez à respectez les personnes, les lieux et la vie locale afin que les communes maintiennent le droit de camper!


Sites naturels et culturels protégés

A ce sujet, les sites de randonnée s’en tiennent généralement au cas des parcs régionaux et nationaux. C’est plutôt suffisant pour les randonneurs nature, mais trop limité pour les pèlerins.
En effet, il existe ÉNORMEMENT de sites protégés en France et les parcs n’en représentent qu’une toute petite partie, tandis que les Chemins passent très peu de parcs mais par pas mal d’autres types de sites.

Faisons donc un point sur l’ensemble des sites protégés et la possibilité d’y camper, ou pas.

Photo: Gael Moal

Sites et protections

Un site (ou parfois, un « paysage ») est un espace (patrimoine humain ou naturel, plus ou moins étendu) ou un bien (objets, bâtiments, « ensembles ») dont le caractère remarquable doit être conservé et protégé.
En pratique, presque tout et n’importe quoi peut considéré comme un « site ».

Pour simplifier un peu les choses dans le reste de l’article, je parlerai de sites culturels (nés de l’homme) et de sites naturels (nés de mère nature).

Une fois désigné comme tel, un site est protégé par une multitude d’organismes et de mesures qui se complètent et très souvent, qui se cumulent les uns aux autres. Lois, organismes, agences, classements, programmes, labels, règlementations (et j’en passe); à une échelle locale, nationale, internationale ou mélange de tout ça!


Sites et camping

Redisons-le: il existe ÉNORMEMENT de sites protégés en France, par une multitude d’organismes et de mesures.
Malheureusement, cela signifie qu’il faut passer un temps fou et consulter une multitude de ressources juste pour trouver ces sites et identifier leurs régimes de protection… Avant même de s’intéresser à la question du camping!
Cette page est là pour vous faciliter la tâche 😘

Les textes cités plus haut restent les références quant il s’agit des sites protégés: codes de l’urbanisme, de l’environnement, du patrimoine et forestier.
Des règlementations particulières peuvent cependant compléter ou prévaloir sur ces textes et modifier les règles à respecter.

Globalement… mais attention aux cas particuliers:

  • Quoi qu’il arrive 👉 camper est interdit dans les sites culturels, réserves biologiques, naturelles et forêts de protection (pour les sites culturels, dans leurs abords également)
  • En théorie, 👉 camper est interdit dans les sites inscrits et classés (culturels ou naturels) mais un certain flou concerne les sites naturels
  • Ainsi, si le camping sauvage reste systématiquement interdit dans les sites naturels, 👉 le bivouac y est parfois toléré sans que ce soit clairement ou officiellement exprimé (en nous laissant deviner…) tandis que 👉 le bivouac est expressément autorisé dans quelques sites bien définis, le plus souvent les parcs nationaux ou régionaux.
    • Dans ce cas attention 👉 « la bonne pratique du bivouac » peut grandement varier d’un site à l’autre (horaires précis, distance à la civilisation, type d’abri, etc).
      Il convient de se référer aux règlementations qui s’appliquent.

Ci-dessous, une liste des sites protégés et des règles de camping qui s’y appliquent:
Liste indicative et non exhaustive; beaucoup sites sont répertoriés par plusieurs sources

Sites culturels: camping interdit
📜 code de l’urbanisme

Sites naturels

  • 11 parcs nationaux: au cas par cas
    • 📜 code de l’environnement; règlementation propre à chaque parc
    • Globalement, camping sauvage interdit et bivouac autorisé sous conditions (différentes à chaque fois, parfois très spécifiques!)
    • Attention, un même parc est composé de zones n’ayant pas les même règles du jeu. On distingue l’aire optimale du parc, les zones d’adhésion et les zones « cœur ».
      → L’aire optimale est le territoire constitué par toutes les communes idéalement inclues dans le projet du parc.
      → Les zones d’adhésion sont constituées par les communes de l’aire optimale qui ont adhéré à la charte du parc.
      → Les zones « cœur » sont les plus protégées, avec une règlementation plus stricte qui leur est propre
  • 58 parcs régionaux: au cas par cas
    • 📜 code de l’environnement; règlementation propre à chaque parc
    • sans mention spécifique, le code de l’environnement renvoi au code de l’urbanisme
  • ~130 forêts de protection: camping interdit
    • 📜 code forestier
  • ~250 réserves biologiques: camping interdit
    • 📜 code forestier
  • ~350 réserves naturelles: camping strictement interdit
    • 📜 codes de l’environnement et de l’urbanisme
  • 1000+ zones de protection du biotopegéologique/du géotope – des habitats naturels: au cas par cas
    • 📜 arrêté spécifique pour chaque zone
    • sans mention spécifique, renvoi aux codes de l’environnement et de l’urbanisme
  • Listes mixtes (site culturels et naturels), se recoupent:
    • d’après la loi, camping interdit dans les sites inscrits et classés
      → parfois, bivouac toléré dans les sites naturels mais attention! Rien d’officiel, aucune logique ne s’applique (tolérance pour certains sites pas pas pour d’autres) et dans tous les cas, aucune garantie d’éviter les problèmes!
    • Ministère de l’écologie
      • « SITE » (Système d’Information sur les sites et Territoires d’Exception)
      • Liste régionales détaillées des sites protégés auprès des DREAL (voir liens dans la partie correspondante)

Sites protégés, en pratique

Impossible de se souvenir de tout ça! Un peu normal, non…? Voilà donc quelques conseils pour vous aider:

  • Dans tous les cas, évitez les sites culturels où le camping est interdit
  • Repérez au préalable les principaux sites que vous allez croiser/traverser sur votre Chemin (voir la partie suivante)
    • gardez leurs règlementations à l’esprit
    • ou tout au moins sachez où les trouver!
  • Ouvrez l’œil et repérez les panneaux/logos qui signalent les sites protégés:

Récapitulatif

  • Le code de l’urbanisme est la référence par défaut pour toute la France:
    1. camping autorisé sur terrain privé avec autorisation du propriétaire du sol
    2. camping autorisé ailleurs, sauf dans les cas ci-dessous où camping interdit:
      • sur les routes et sur la voie publique
      • en bord de mer
      • dans les sites inscrits, classés, en instance de classement
      • dans les sites patrimoniaux et monuments historiques, ainsi que leurs abords (tel que spécifié sinon 500m)
      • dans les 200m autour des points d’eau captés pour la consommation
    3. la règlementation locale peut modifier ou préciser les directives ci-dessus
      • seul moyen de savoir ce qu’il en est: contacter la mairie ou consulter les affichages municipaux
  • Les espaces protégés sont un casse-tête…
    • règlementation au cas par cas: parcs régionaux et nationaux, arrêtés de protection du biotope (si aucune mention du camping, le code de l’urbanisme s’applique)
    • camping systématiquement interdit: monuments, forêts de protection, réserves biologiques, réserves naturelles
    • camping officiellement interdit: sites inscrits et classés
      → parfois, bivouac toléré dans les sites naturels mais attention! Rien d’officiel, aucune logique ne s’applique (tolérance pour certains sites pas pas pour d’autres) et dans tous les cas, aucune garantie d’éviter les problèmes!
  • La gestion de feux de forêt peut modifier la règlementation usuelle

Et vous? Prêt.e.s à camper ou bivouaquer?

Des expériences du bivouac à nous partager? Visite de la gendarmerie ou de la faune locale, lieux magique, nuit galère ou lever de soleil extraordinaire?

Dites-nous dans les commentaires! 🙂

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