Marcher seul: 5 peurs qui vous retiennent et comment les dépasser

Marcher seul.e… rien que l’idée fait peur! Pas la peine de le nier, je vous vois trembler derrière votre clavier 😉 On trouve toujours tout un tas de bonnes raisons de ne pas partir seul et la plupart du temps, celles-ci sont dictées par nos peurs.

C’est dommage, car voyager seul est une expérience incroyablement riche. Faites-moi confiance, j’adôôôre marcher sola et quasi tous mes Chemins ont été solitaires. Marcher seul, à tenter absolument! Même pour quelques kilomètres seulement… ou quelques heures, pour les plus courageux.

Pour vous convaincre de tenter le coup, voici tout de suite 5 peurs qui vous poussent à rester groupés. Suivies de contres-arguments pour lâcher quand même vos compagnons et vous lancer l’esprit léger!

Dans cet article:
Peur #1 – Marcher seul.e, c’est risqué!
Peur #2 – Et s’il m’arrivait quelque chose?
Peur #3 – Seule en tant que femme, c’est de l’inconscience
Peur #4 – Seul.e, je vais m’ennuyer…
Peur #5 – Je suis de mauvaise compagnie

marcher seul

Peur #1: Marcher seul.e, c’est trop risqué

« Mais… je risquerais ma peau en étant seul.e! »

C’est vrai, le risque zéro n’existe pas. Mais soyons réalistes et honnêtes: en vérité, le risque zéro n’existe pas du tout! Le monde n’a jamais été sûr et d’ailleurs, vivre ne l’est pas non plus.
Le confort sont nous jouissons à tendance à nous le faire oublier, mais n’importe quoi peut arriver n’importe où et à n’importe quel moment!
Entre terrorisme et pandémie, c’est un peu moins vrai ces dernières années… Cela dit, les pays d’Europe sont plus sûrs que l’Afghanistan ou la Colombie et leurs campagnes sont toujours paisibles. Quant au Covid, il semble enfin nous laisser tranquille. Touchons du bois et des coquilles pour que cela continue!

Alors, certes, voyager seul signifie prendre un risque. Mais un risque minime et mesuré, pas plus grand que de voyager tout court ou même de sortir de chez soi. 
Voyager seul signifie être entièrement responsable de ce qui arrive, dans le bon comme dans le mauvais. Le voyageur solitaire est donc une personne lucide et réfléchie, qui agit avec conscience et prudence: il prévient ainsi les ennuis et les accidents. Et lorsque les problèmes arrivent, il a déjà anticipé des solutions et sait comment les gérer. (Idéalement, avec calme.)

Enfin, Compostelle est un itinéraire préservé et si un accident peut toujours arriver, la marche reste une activité à faible risque. Deux raisons plutôt solides de penser que les pèlerins avisés n’y sont pas en danger de mort.

danger pelerin
Danger pèlerin ou pèlerin dangereux?

Votre peau est en sécurité sur le Chemin.
Les amoureux des risques préféreront les zones instables comme la banquise, les zones de guerre ou les quartiers chauds de France by night.


Peur #2: Et s’il m’arrivait quelque chose?

« Mais s’il m’arrive quand même quelque chose, je mourrai seul.e et oublié.e du monde! »

Se retrouver à survivre en conditions extrêmes et dépérir loin de la civilisation, le cauchemar du voyageur solitaire. Pourtant, à moins d’être téméraire, de chercher les ennuis ou d’être littéralement maudit, il est vraiment très très très très très improbable que ça arrive sur Saint Jacques!

Les chemins sont globalement sûrs. Les passages dangereux sont situés en zone de montage ou le long des routes mais ils sont rares, connus et annoncés. Les pèlerins sont prévenus bien avant d’y arriver, par les guides, les locaux et les panneaux. 
Quant à mourir en zone sauvage isolée, cela implique nécessairement une zone… sauvage et isolée! Malgré de magnifiques morceaux de nature préservés, de tels endroits n’existent plus en France et en Espagne. La civilisation est présente partout, réduisant les zones retirées à bien peu de chose. 
Par ailleurs, les chemins sont bien fréquentés. Les voies principales sont même suffisamment (sur)peuplés pour que ces genres de désagréments soient totalement impossibles en saison: l’isolation prolongée est inexistante. Pour les pèlerins qui partent lors des périodes plus tranquilles (et les autres aussi d’ailleurs!), un téléphone résout bien des problèmes.

Marche arriere
Sachez voir les signes… et les suivre!

Encore une fois, le voyageur solitaire est prévenant et anticipe les problèmes. Mais quand quelque chose lui arrive sur un chemin de Saint Jacques, il sait que le plus souvent, il trouvera assistance auprès des pèlerins qui le suivent ou qui arriveront immanquablement sous peu.

Et puis, sérieusement, qui voyage encore sans portable? Jusqu’à présent, je n’ai jamais rencontré un total déconnecté en Chemin. Cet individu pourrait de toutes manières en emprunter un au premier pèlerin qui passe. Et avoir suffisamment de réseau pour appeler à l’aide, même au milieu de nulle part.

Sur Compostelle, vous n’êtes jamais assez seul-e-s pour mourir isolé-e s’il vous arrive quelque chose.
Pour atteindre cet objectif, préférez l’Alaska. Ou la Sibérie, le Sahara, l’Amazonie, le Pôle Nord. Ailleurs que Saint Jacques, quoi!


Peur #3: Seule en tant que femme, c’est de l’inconscience

« Mais je suis une femme, une proie faible et fragile dans ce monde de brutes… »

Aïe, pauvres de nous! C’est sûr, le sexe faible ferait mieux de rester bien en sécurité à la maison! J’entends déjà la foule me huer… D’accord, j’admets être provoc’ et je reconnais que dans nos pays, les femmes ont une vie plutôt libre et agréable. N’empêche!
Si on admire les femmes qui voyagent seules et pas les hommes, c’est bien parce qu’au fond, on imagine leur place ailleurs que sur les routes. Celui qui part faire le tour du monde est un aventurier, celle qui l’imite est une inconsciente. Sachez pourtant que, quoi qu’il se dise, le monde appartient aussi aux femmes.

Ceci dit, soyons réalistes. Il faut être aveugle pour penser que l’égalité des genres existe. C’est évident dans certains coins du monde, mais les inégalités sont juste moins flagrantes dans les pays occidentalisés. Si vous espérez obtenir la bénédiction d’un système patriarcal pour agir selon vos idées, vous allez attendre longtemps.
Je ne suis ni aigrie, ni de ces soi-disant féministes qui entretiennent de la rancune envers tous les hommes. Mais je ne compte plus les femmes que j’ai rencontrées qui ont encore ce concept du sexe faible gravé en elle, ce qui est triste… Les vraies féministes et les aventurières du passé ont gagné leurs droits et le respect du monde en n’en faisant qu’à leur tête. Asseyez-vous sur les principes et le qu’en-dira-t-on et partez profiter du monde à votre tour, il en profitera en retour!
Alors, et vous, que croyez-vous? Pensez-vous sincèrement être moins capables que les hommes? Allez-vous laisser des concepts archaïques définir qui vous êtes?

une femme hommes danger
Femme seule en voyage, et alors?!

Homme et femmes sont différents, une réalité pour le mieux. Nous nous complétons, et en substance, nous sommes les mêmes: si le monde est un monde de brutescela est vrai pour nous tous.
Les hommes aussi ont parfois des sueurs froides en sortant de chez eux! Leur avantage est que pour l’heure, les valeurs masculines sont largement dominantes sur la planète: forcément, ils y sont rois et s’y déplacent sans trop d’arrières-pensées.

Ainsi, la voyageuse solo n’est pas une tête de linotte. Elle part, certes, mais elle est hautement consciente des réalités. Seule ou accompagnée, elle garde la tête froide, utilise de son intuition, redouble de prudence et de prévention.
Compostelle est en fait une destination idéale pour une première expérience seule (ou une récidive sans prise de tête)! Les challenges d’un voyage en solitaire seront là et vos convictions seront forcément éprouvées, mais dans un environnement sympathique et bienveillant.

Mesdames et mesdemoiselles, Compostelle est l’endroit idéal pour dompter vos réflexes culturels et vos peurs.
N’hésitez plus et lancez-vous, même seule!


Peur #4: Seul.e, je vais m’ennuyer!

« J’ai besoin de compagnie, sinon seul.e je m’ennuie à coup sûr! »

Nous sommes tellement habitués à courir partout et à être de toutes les batailles qu’une fois débarrassés de nos obligations, nous n’avons qu’une envie: ne rien faire! Week-end ou vacances, des jours idéalement faits pour se re-po-ser.
Mais une fois l’énergie retrouvée et au bout d’un moment d’inactivité, le temps semble mortellement long et vide. L’ennui dans toute sa splendeur! C’est en général là que nous cherchons n’importe quel prétexte pour remplir notre emploi du temps. Famille, ami.e.s, activités variées… Nous n’aimons pas les temps morts et nous avons du mal à les remplir seuls, d’où notre besoin d’agitation et de compagnie.
Partir sur Compostelle n’est pas différent, ce cycle inactivité/ennui s’y retrouve aussi. On y va pour marcher et rien d’autre (ou pédaler, ou chevaucher). Pas d’autre activité distrayante… Le seul échappatoire semble donc être de partir en compagnie.

Pourtant, il est possible d’apprendre à aimer l’inactivité, et à aimer être seul. Sans s’ennuyer! Saint Jacques est justement un moyen privilégié d’y arriver.
On ne fait que marcher, mais cette activité seule est bien suffisante pour s’occuper pendant des heures. Il suffit d’être présent à notre marche pour découvrir les mondes qui s’offrent à nous.

Ce qui nous entoure, d’abord: la faune, la flore, les 1001 détails d’un paysage qui change avec chaque pas, le silence, le bruit du monde et un peu de son âme.

panoramique voie arles
*Baaaâââââaâaâillement*  Wow… quel ennui ce paysage!

Ce que nous sommes, ensuite: une machine merveilleuse qu’on regarde comme pour la première fois, en réalisant qu’on n’y a jamais vraiment prêté attention. 
Ce qui est en nous, enfin: un univers entier que nous portons et qui n’a jamais fini d’être exploré!

Saint Jacques, un moyen privilégié de marcher seul et d’aimer ça, sans besoin de compagnie ou d’activités incessantes. Pour vous ennuyer, prenez plutôt des vacances!


Peur #5: seul.e avec moi-même, je suis de mauvaise compagnie

« J’ai peur d’être avec moi-même, cet effrayant.e inconnu.e… »

Oh ohhh! Voilà un argument bien plus profond que les autres… Car oui, marcher seul, c’est être en sa propre compagnie.
Le problème est que d’habitude, on de prend pas le temps d’être avec nous-même, sans interférences. Le jour où on se retrouve à mettre le nez en soi, une seule réaction s’impose: s’écrier « Mon Dieu, quel b…azar là-dedans! » et aller vite voir ailleurs.
Les parades sont d’ailleurs nombreuses: travail, activités, musique, films, lectures, téléphone… Notre univers entier nous aide à nous assurer un emploi du temps bien chargé et à nous éviter tout temps mort qui nous obligerais à nous regarder en face! 
Dommage, car sous la (les!) couche(s) de désordre se cache un charmant personnage qui ne demande qu’à être découvert…

Ombre intérieur
Découvrir l’ombre en soi, en faire son ami.e

Se retrouver seul avec soi-même après si longtemps à éviter sa propre compagnie, c’est un peu comme entrer dans une maison immense qui n’a pas été entretenue pendant des années.
Avant de pouvoir en profiter, il faut d’abord ranger et nettoyer. Rien de très excitant dans cette perspective, il faut bien l’avouer… Pourtant, faire le choix de remettre le récurage à plus tard, c’est s’assurer encore plus de poussière et de désordre à venir.
Heureusement, comme pour le ménage, une fois les manches relevées et la tâche commencée, le chantier s’avère souvent moins catastrophique qu’à première vue. On s’occupe d’une chose à la fois et, sans s’en rendre compte, la remise en état progresse. Certes, certains travaux sont désagréables ou même douloureux, mais on se porte mieux une fois notre être intérieur purifié.

Se retrouver seul dans un environnement bienveillant comme Saint Jacques est une chance de faire son propre ménage intérieur dans des conditions plutôt agréables. Marcher aide également à ce décrassage: le mouvement du corps reflète le mouvement de l’esprit, vers le neuf, vers l’avant.
Être seul devient un plaisir plutôt qu’une corvée, un moment agréable qu’on aura vite fait de rechercher! De plus, se retrouver est bien plus simple et rapide que de s’organiser un emploi du temps d’enfer. 
Se redécouvrir comme un ami agréable et non comme un inconnu inquiétant est un des plus beaux cadeaux que peut offrir la solitude en Chemin

Compostelle est l’opportunité de purifier son être intérieur et d’en faire son meilleur allié… qui pourrait refuser de rencontrer l’homme (ou la femme) de sa vie?


Bon! Qu’en dites-vous? Si vous avez des doutes quant à marcher seuls, souvenez-vous: c’est principalement votre décision!
Le Chemin est un espace sûr et protégé. Il y aura toujours du monde pas très loin qui vous permettra d’être seuls sans être seuls. Il n’y a aucune raison de rester seul tout le temps. Si marcher seul vous semble être une idée folle, faites moi confiance sur ce coup: c’est en fait une bonne idée et une expérience au-delà des mots.

Vous êtes-vous déjà senti chez vous n’importe où dans le Monde? Si béni et protégé que vous pouviez sentir les anges marcher à vos côtés? Avez-vous déjà senti une telle liberté et un tel lien avec le Monde que votre corps semblait se dissoudre dans l’Univers? Avez-vous déjà senti votre cœur être plein d’un tel amour et d’un telle gratitude que vous ne pouviez pas vous empêcher de pleurer?
La solitude et le silence sont des moyen d’y parvenir… des moyens accessible à tous!

La solitude n’est pas à craindre, c’est un état de grâce. Nos objections sont à écouter, elles sont la voix de nos peurs. Nos peurs sont à apaiser avec amour, elle peuvent nous mener à la paix. 
Quand vous serez prêts, je vous l’assure, ça en vaudra vraiment la peine!

Et maintenant, partageons un peu!
Pour vous, être seul-e-s, corvée ou plaisir? Prêt-e-s pour l’expérience ou pas tout à fait? Déjà fait ou évité? Cet article vous a-t-il inspiré à essayer un peu de marche solitaire?

11 réflexions sur “Marcher seul: 5 peurs qui vous retiennent et comment les dépasser”

  1. Bonsoir, je suis partie seule de Digne-les-Bains le 1er avril 2023 pour Santiago via Le Puy-en-Velay et Saint-Jean-Pied-de-Port puis le camino Francés. J’étais en autonomie, ma carriole étant trop large j’ai marché au bord de la route et je bivouaquais lorsque la fatigue se faisait sentir. En Espagne, à Pampelune, j’ai été obligée de me débarrasser de ma carriole, de ma tente et de mon matelas pour adopter un sac à dos, j’ai dormi dans les albergues mais partais à la nuit vers 4h du matin (l’aube se levant vers 6h) et m’arrêtais vers 18h30 pour des étapes entre 42 et 47 km par jour, seule la plupart du temps. Je suis arrivée à Santiago le 7 juin et n’ai jamais eu de problème.

  2. Bonjour suite à 2 décès mon père 1 mois après ma mère j ai eu des crise angoisse dépression je peux pas sortir seule sinon crise de panique et angoisse aider moi s’il vous plaît j en peux plus merci

    1. Bonjour Marie-Louise, mes condoléances pour la perte de tes parents. Ce sont déjà des moments difficiles en eux-mêmes, auxquels s’ajoutent pour toi ces crises de paniques et d’angoisses… Je pense que l’aide dont tu as besoin dépasse cependant ce que cet article et Santiago in Love peuvent proposer. La souffrance que tu vis exprime quelque chose, mais comme elle se manifeste par des crises qui submergent, elle est plus facile à entendre, comprendre et apaiser lorsqu’on est accompagné. Je ne peux donc que t’inviter à contacter quelqu’un près de chez toi, un.e professionnel.le avec qui tu te sentiras à l’aise, pour t’aider à aller de l’avant. Beaucoup proposent à présent de faire ce travail en ligne, ce qui te permettrait de commencer à avancer sans pour autant te forcer hors de chez toi. Je te souhaite de tout coeur d’aller mieux. Ultreïa!

    2. Bonjour.
      Je comprends. Essaies d aller au musée voir de belles peintures cela te soulagera t aidera dans ce moment difficile j en suis sure

  3. Bonjour, je pars faire le chemin demain. Seule. Jusqu’a present rien de bien effrayant..je prenanis ça avec legereté et ouverture d’esprit, tres heureuse d’aller a ma propre rencontre. C’est une ecperience a laquelle jenpense depuis de nombreuses années maintenant. Donc je suis sur le départ, animée d’un réel besoin de me retrouver seule, loin de ce que je connais. Non pas pour me mettre au défit mais plutot pour faire le point et aussi un peu pour me reconnecter a quelque chose de vrai apres une periode difficile. Mais voila: aujourd’hui la peur m’assaille. Peur d’etre avec moi-même, peur de remuer seulement des ombres sans jamais arriver a trouver l lumiere, peur de trop penser et de n’avoir personne pour me sortir de cette boucle dans ma tête qui s’emballe. Bref! peur des emotions qui peuvent surgir, peur de faire face a des tegrets, des remords, a un manque de bienveillance envers noi-même peut être… Je cherche a retrouver la confiance: en moi, en la Vie, dans le Monde…J’ai conscience qu’en cela il y a un but alors qu’il ne devrait pas y en avoir a part celui d’etre present. Simplement. Malgres cette peur, je vais y aller, pour voir, par curiosité… Essayer. à tous ceux qui ressentent la meme peur, allons-y!! C’est justement ces peurs la qu’ils faut affronter, je crois qu’on peut y trouver pleins de bells choses..Des retours d’experiences sur le monde interieur pendant le Chemin?
    Bonne journée a vous tous!
    Marie

    1. Bonjour Marie 🙂 Merci pour ton commentaire et ton témoignage!
      C’est naturel d’avoir peur, surtout lors d’un premier départ. C’est un vrai saut dans l’inconnu que de se lancer seul-e dans un voyage au long cours à pied… Ce que tu ressens vis-à-vis de ton cheminement intérieur est tout aussi normal. J’ai même envie de dire, ça en fait partie intégrante. Avant d’atteindre la lumière, il faut traverser l’obscurité et faire la paix avec celle-ci! Partir en pèlerinage est une belle pratique pour aider ce processus, car les 2 démarches se reflètent l’une l’autre. Chaque pas que tu vas poser te rapproche de Compostelle mais te fait aussi avancer sur ton Chemin intérieur.
      Il va forcément se passer plein de choses en toi pendant ton voyage, comme toutes les belles expériences qui emplissent l’âme et donnent envie d’avancer. Mais il y aussi des moments plus durs, où on ressent plein d’émotions peu agréables, où on se sent vidé, las, malheureux d’être là même… Comme tu le dis, tout ça a un sens, même s’il nous échappe. Il se passe quelque chose en nous, qui doit justement s’exprimer pour passer. Dans mon cas, j’ai passé quelques kilomètres à faire sortir de la colère en tapant mes bâtons fortement à chaque pas. Ou simplement, pas mal de temps assise dans le bas-côté avec de la tristesse ou une lassitude écrasante. Plutôt qu’un affrontement, j’ai envie de parler d’un rencontre avec toi-même, à simplement accueillir et écouter pour apaiser et purifier « cela » qui souffrait en toi.
      J’ai aussi envie de dire, il est important d’avoir un but. Ça permet de concentrer son attention et de diriger ses efforts de manière plus efficace. Ton envie de retrouver la confiance va t’aider à aller dans la bonne direction. Le Chemin sans Compostelle serait un peu une errance…
      En tous cas, Ultreïa! Je te souhaite un beau Chemin, de poussière mais aussi d’étoiles 🙂

  4. Bonjour, par retour d’expérience et sans pour autant criser, le risque existe pour une femme seul ou non, la personne qui se veut protectrice et qui devient trop trop collante, la personne qui croit avoir trouver l’amour (à sens unique) et malheureusement les prédateurs qui pourrait passer à l’acte si des samaritains n’apportaient pas leur aide (2 fois en 4 caminos, 1 en France 2017 et 1 en Espagne 2020, appel de la guardia civil)

    1. Merci pour ton témoignage Edith, il est important.
      Les Chemins sont très sûrs et les problèmes rares comparé au nombre de pèlerins, c’est un fait. Mais rare ne veut pas dire inexistant! Malgré le tabou qui existe sur le sujet, il me paraît essentiel de voir cette réalité en face. Le Chemin fait partie du monde, il n’en est pas coupé: choisir d’ignorer que le risque zéro n’existe pas est un vrai problème… Et en parler n’est pas « criser »! Alors, merci encore de partager ton expérience!
      Pèlerines (et pèlerins) sur le départ, partez apaisés, les Chemins sont sûrs. Mais restez vigilants et gardez votre 6e sens et les yeux ouverts! Ultreïa!

  5. Coucou, merci pour tous tes conseils. Je vais marcher mi octobre entre bordeaux et dax et j’ai super envie de marcher seule mais je suis une flipette, j’ai peur de me mettre à courir au moindre bruit suspect dans la forêt :). Et pour le coup ce tronçon est moins fréquenté par les pelerins. Du coup j’hesite à partir d’un endroit plus frequenté comme saint jean pied de port, mais j’adore l’idee de partir de chez moi (bordeaux)

    1. Bonjour Fleur 🙂 Merci pour ton commentaire!
      C’est normal d’avoir peur de partir seule, surtout sur une voie plutôt solitaire. Il y a eu plein de moments sur mon 1er Chemin où j’ai eu la frousse! Mais ce qui se passait en fait, c’est que je ME faisais peur. Surtout en forêt! 😉 Je n’ai jamais eu de soucis sur les Chemins, même seule sur des tronçons isolés. Reste à se motiver à se lancer quand même la 1ere fois!
      Si l’idée de partir de chez toi te plaît autant, c’est pour une bonne raison… fais toi confiance et fonce! Il est très fort probable que tout se passera bien et tu seras heureuse d’avoir dépassé tes peurs. Et au pire tu sais, si tu te lances et que l’expérience est trop désagréable pour toi, tu peux toujours arrêter et repartir d’un endroit qui te fera te sentir mieux. C’est tout à fait ok et tu auras au moins essayé! Et il sera toujours possible de retenter le coup quand tu te sentiras plus à l’aise.
      Dans tous les cas, bon Chemin à toi! Et si tu veux bien, reviens nous raconter comment ça s’est passé 🙂

    2. J’ai fait une partie de Compostelle avec 5 filles… en fait, marchant le plus souvent « seule », perdue dans mes pensées ! J’ai aussi fait La Rochelle – Brouage vraiment seule – sans appréhension et avec beaucoup de bonheur… de belles rencontres aussi à l’arrivée à l’étape. Bref, je recommencerai <3

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